Écouter
Dans un contexte de dévoilement d’une agression, l’importance de l’écoute ne peut être sous-estimée. Plus concrètement, ça signifie ne pas interrompre, laisser la survivante parler à son rythme, ne pas poser de questions de style interrogatoire, ne pas insister sur des points, faire preuve d’empathie, et éviter les émotions chargées ou les commentaires sur l’agresseur.
Avant de commencer la discussion, vérifiez que la survivante est à l’aise de te parler où vous êtes. Propose-lui des choix : vous pourriez en parler au téléphone, en personne, par texto ou dans un autre lieu, selon sa préférence.
La confidentialité est un aspect important de l’écoute. Elle a choisi de te raconter son histoire parce qu’elle te fait confiance. En parler à une autre personne sans son consentement briserait ce lien de confiance.
Recevoir un témoignage est bouleversant. Vous pourriez même vivre ce qu’on appelle un traumatisme vicariant en entendant son histoire. Un traumatisme vicariant, c’est un traumatisme secondaire qu’une personne peut vivre dans le contexte d’une relation d’aide. En d’autres mots, la survivante n’est pas la seule à être touchée par l’agression. N’hésitez pas à chercher de l’aide pour vous-même, par exemple en communiquant avec la ligne d’aide Fem’aide, qui offre des conseils aux membres de l’entourage de personnes aux prises avec la violence, ou en parlant à un ou une thérapeute.
Faut-il signaler la violence?
En Ontario, la loi exige que toute personne « qui a des motifs raisonnables de soupçonner qu’un enfant a besoin de protection doit immédiatement déclarer ses soupçons et fournir les renseignements sur lesquels ils se fondent. » Autrement dit, si vous craignez qu’un ou qu’une enfant est à risque d’être victime d’une agression, vous avez le devoir de le signaler. La même obligation s’applique pour une enfant à risque de faire du mal à elle-même ou aux autres. Dans un cas d’obligation de signalement, il est recommandé de le dire à l’enfant pour qu’elle sache un peu à quoi s’attendre. Si le niveau de maturité de l’enfant le permet, il peut être pertinent de discuter des modalités du signalement avec elle.